"Nous allons lui montrer", s'est encore exclamé Olivier Goudet, par ailleurs porte-parole des "500 frères contre la délinquance", un mouvement très populaire dont les membres arpentent les rues vêtus de noir et masqués.
Comme il était prévisible, le premier ministre Bernard Cazeneuve, qui avait réuni lundi 3 avril dix membres de son gouvernement à Matignon, dont les ministres de l'intérieur, Matthias Fekl, et des outre-mer, Ericka Bareigts, pour faire le point sur la situation en Guyane, a écarté la demande du collectif Pou Lagwiyanne dékolé de débloquer une enveloppe supplémentaire de 2,5 milliards d'euros pour la Guyane.
Ericka Bareigts "fait comme si elle ne savait pas que nous avons 50 ans de retard, qu'on subit, que nous voyons de la misère dans notre pays. Nous allons lui montrer", a poursuivi Olivier Goudet, qui menace d'un durcissement du mouvement.
Le gouvernement compte maintenir son plan d'urgence de 1,085 milliard d'euros annoncé samedi. Pas moins de onze accords ont été trouvés dans les domaines de la sécurité et la justice, la pêche, les transports, le bâtiment, les travaux publics, le tourisme, les mines, le développement de l'agriculture, l'énergie, la situation des communautés amérindiennes et bushinengués, le foncier ou l'éducation routière. Alors que les discussions ont tardivement commencé entre le gouvernement et les leaders syndicaux, les progrès se font toujours attendre.
Et d'affirmer que "la fusée restera au sol tant que la Guyane ne décollera pas".
Les villes de Guyane ont été déclarées "villes mortes" lundi et mardi, les commerçants ayant été invités à fermer leurs portes par solidarité. "La Guyane ne pourra pas décoller", a-t-il déclaré en référence au collectif des protestataires guyanais "Pou La Gwiyann dékolé" (Pour que la Guyane décolle), "sur la base de fausses promesses et d" engagements non tenus".
M. Rimane avait ensuite justifié à l'AFP cette exigence par la volonté de se débarrasser d'un lien "trop centralisé et vertical avec Paris", qui empêche la Guyane "d'avancer". Un référendum pour l'autonomie avait pourtant donné une majorité de non, en 2010.
Le directeur du Cnes/CSG (Centre spatial guyanais), Didier Faivre, avait d'ailleurs annoncé dans un communiqué avoir demandé le renvoi dans l'Hexagone de trois camions-toupies, qui devaient travailler sur le chantier d'Ariane, "afin d'apaiser les tensions générées auprès des transporteurs de Guyane". Ce département français situé en Amérique du Sud est plongé depuis deux semaines dans un mouvement social, qui a débouché sur une grève générale, sur fond de revendications sécuritaires, sanitaires, éducatives, dans un climat de méfiance face à un gouvernement accusé de sous-investissement depuis des décennies.
Il a aussi déclaré au site Guyaweb que, pour des raisons techniques, Ariane ne pourrait être immédiatement opérationnelle lors de la réouverture du centre spatial et qu'il faudrait "une dizaine de jours" avant un lancement.
L'aéroport de Cayenne est également quasi-paralysé depuis le 24 mars, les compagnies Air France et Air Caraïbes ayant annulé la plupart de leurs vols directs depuis et vers Paris-Orly.
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